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3 photos supperposés : Une femme et un homme devant une caravane entouré d'objets encombrants en mauvais état; un homme au visage marqué d'une vie dure à l'entré d'une petite tente de camping; une salle de réunion avec une 30aine de personne autour d'une maquette de maison

Rapport annuel 2023

Contre la pauvreté, je choisis la SOLIDARITÉ !

Photos par Dominique Servais

Contre la pauvreté je choisis la solidarité

pictogramme : un oeuil

Notre vision

Action Vivre Ensemble, association catholique de lutte contre la pauvreté et l’exclusion, veut encourager les personnes chrétiennes et tous les citoyens et citoyennes épris de justice sociale à s’engager aux côtés des personnes précarisées, de Wallonie et de Bruxelles, pour construire une société plus solidaire et élaborer avec eux des alternatives au modèle néo-libéral dominant.

pictogramme : une cible

Notre mission

Action Vivre Ensemble promeut la solidarité, la réduction des inégalités et la lutte contre la pauvreté :

Pictogramme : fleche en soutenant des initiatives locales ou régionales qui agissent contre l’exclusion, l’injustice et la pauvreté et qui encouragent la participation active des personnes en situation de pauvreté

Pictogramme : fleche en travaillant avec le public belge, et notamment les communautés chrétiennes, sur les situations de pauvreté et les mécanismes qui les provoquent et les font perdurer, pour induire auprès de la population des changements de comportement individuel et collectif et le lancement de projets (éducation permanente)

Pictogramme : fleche en s’impliquant dans des actions de mobilisation, en réseau, pour renforcer les alternatives et la contestation des structures et mécanismes injustes (action politique)

pictogramme : une main ouverte avec une étoile

Nos valeurs

La réflexion et les actions d’Action Vivre Ensemble s’appuient sur 4 valeurs fondamentales, motrices de transformation vers une société juste et solidaire : fraternité, équité, solidarité et intégrité.

Le mot de la secrétaire générale et du président

Reprendre son souffle…

Le constat relayé par Statbel (l’office belge de statistiques) est alarmant : en Belgique, presque une personne sur cinq court un risque de pauvreté ou d’exclusion sociale. Ce taux est de 24% en région wallonne et de 37% en Région de Bruxelles-Capitale en 2023. Au centre de ce processus de paupérisation, le manque d’accès à un logement de qualité. Précarité locative et sans-abrisme font partie du même cercle vicieux dans lequel nombre de nos concitoyens et concitoyennes se retrouvent, incapables alors d’accompagner leurs enfants dans leur scolarité et de trouver un emploi. Face à cette augmentation des besoins, les travailleurs et travailleuses du secteur social sont épuisés.

Pourtant, la pauvreté n’est pas une fatalité. En 2023, Action Vivre Ensemble a mis en avant qu’au-delà des constats, glaçants, de nombreuses victoires sont gagnées au quotidien. « Le peu qu’on fait est énorme » nous confiait une travailleuse du secteur du sans-abrisme. Voilà de quoi redonner espoir et reprendre son souffle.

114 associations ont été soutenues en 2023 grâce à votre appui, particulièrement généreux. Parmi ces associations, certaines sont fortement ancrées en milieu paroissial et d’autres sont pluralistes. Ce large réseau associatif se veut au plus près des réalités vécues par les personnes démunies. Au-delà d’une aide financière, le rôle d’Action Vivre Ensemble est aussi d’aider les associations à créer des liens et à lutter contre les stéréotypes. Enfin, nous avons à cœur de relayer, avec d’autres comme le Réseau wallon de lutte contre la pauvreté, leurs revendications. Il est en effet nécessaire de rappeler à nos (nouveaux) responsables politiques que le logement est un droit, inscrit à l’article 23 de la Constitution, et que des solutions structurelles existent.

Merci à l’équipe d’Action Vivre Ensemble. Merci à vous, volontaires, donateurs et donatrices, de nous avoir donné du souffle.

Christian Valenduc, président et Axelle Fischer, secrétaire générale

« Le peu qu’on fait est énorme »

Une personne face caméra

Axelle Fischer

Une personne face caméra

Christian Valenduc

Notre Impact

Appui aux associations de lutte contre la pauvreté

pictogramme : de la monnaie
489.685 €
d’appui financier
pictogramme : 3 personnes autour d'une table
7
commissions régionales projets (sélection, visites, suivis)
pictogramme : diagramme circulaire
102
associations soutenues en appui annuel
pictogramme : diagramme circulaire
12
associations soutenues en appui triennal

Volontaires engagé·es dans la lutte contre la pauvreté

pictogramme : 3 petit groupes de personnes
29
groupes locaux mobilisés
pictogramme : un groupe de personnes
240
volontaires engagé·es

Sensibilisation et éducation permanente

pictogramme :
3179
personnes sensibilisées
pictogramme : 3 personnes autour d'une table
189
participant·es à 4 assemblées associatives
pictogramme :
480
heures d’éducation permanente
pictogramme :
44
activités réalisées à partir de nos outils (essentiellement, vidéo et étude)
pictogramme : 3 personnes autour d'une table
849
participant·es aux activités
pictogramme :
1 étude, 1 recherche participative, 5 analyses

Médias

pictogramme : agenda
4
numéros de la revue Juste Terre ! envoyés bimensuellement à 10.000 personnes
pictogramme : ecran et radio
55
articles de presse ou reportages mentionnant notre travail. Soit, 5,63 millions de personnes touchées (audience cumulée, source Auxipress)
pictogramme : écran d'ordinateur
643.421
visites sur notre site internet

PROGRAMME de lutte contre la pauvreté

Soutien à 3 ans

Action Vivre Ensemble soutient sur une base triennale 12 ASBL de lutte contre la pauvreté. Parmi ces associations appuyées, l’Étape, à Tournai.
deux jeunes en train de cuisiner dans une cuisine mise à neuf
photo par L’Étape

Une Étape toujours plus conviviale

L’Étape, à Tournai, améliore son dispositif (colis alimentaires, maison d’accueil, accompagnement) en insistant sur l’importance du lien social pour les personnes qui souffrent de l’isolement plus encore que de la précarité.

Depuis bientôt 50 ans (en 2026), L’Étape est un acteur majeur du travail social à Tournai. « Nous sommes spécialisés dans l’aide au logement : nous avons 24 lits en maison d’accueil - femmes, hommes, enfants - occupés par 90 personnes sur une année, nous gérons 6 logements comme APL (association de promotion du logement) et nous accompagnons 140 ménages en post-hébergement passés par notre maison d’accueil ou d’autres dans la région. Dans ces ménages, la part de mamans solos est sans cesse croissante », détaille Quentin Ervyn, directeur de L’Étape.

Il y a aussi L’Étap’atelier qui permet aux personnes hébergées de se structurer à travers le travail au sein de l’atelier de menuiserie.

« L’accompagnement que nous menons nous a permis de voir que l’isolement des gens grandissait et qu’il était important de créer un réseau professionnel certes autour de ces personnes mais un réseau personnel et social. C’est pourquoi nous avons entrepris d’aménager un local communautaire au rez-de-chaussée d’un bâtiment dont nous avons fait l’acquisition pour du logement de familles. Il est destiné à y mener des activités telles que des ateliers, une épicerie sociale, des actions de quartier. Nous avons aussi installé une cuisine entièrement construite en bois de réemploi par les personnes participant à l’atelier menuiserie. » Ces installations et aménagements sont l’objet du soutien triennal d’Action Vivre Ensemble.

Soutien à 1 an

une personne en train de secher des couverts
photo par F. Pauwels/Collectif Huma
Bénévole à la Samaritaine, Patrice Mazy habite la rue depuis 20 ans.

À la Samaritaine, une lutte pour la dignité

Le Comité de la Samaritaine est né de la lutte pour le droit au logement. Mais, désormais, la question de l’accès à l’alimentation est aussi centrale pour les habitants et habitantes des Marolles, au cœur de Bruxelles. Centré depuis sa création sur le droit au logement, le Comité de la Samaritaine a étendu son terrain d’action à l’autre enjeu-clé : l’alimentation. « Ici, explique Ingrid Payan, la coordinatrice, nous ne demandons rien aux gens. Il n’y a pas de critères pour fréquenter le restaurant social. » À côté de la distribution des colis du jeudi, le resto social s’appuie, trois jours par semaine, sur une vingtaine de bénévoles. Coût d’un repas ? De 0 à 2 €, 2,5 € avec la soupe. Il n’existe qu’une petite caisse à l’entrée : les gens y mettent ce qu’ils veulent, ou rien s’ils n’ont rien. Y sont servis 50, 60 repas par jour. L’excédent est distribué en formule à emporter en fin de service. Ce n’est pas du tout le même public pour le resto ou pour les colis : d’un côté, plutôt des personnes isolées ou sans abri, de l’autre, des familles. Baudouin Blanckaert, responsable alimentation, souhaite inscrire l’aide dans la transition : « L’approvisionnement coûte cher et les producteurs locaux vivent la même précarité que notre public. C’est aberrant que les pouvoirs publics ne facilitent pas l’achat à ces producteurs. Alors, nous organisons des ateliers sur le miel, la lactofermentation, et ça a de plus en plus de succès. »

une personne debout devant une fenêtre
photo par F. Pauwels/Collectif Huma
« La rue, ce n’est pas la liberté, c’est une prison »

Un toit Un cœur, seul refuge dans le désert brabançon

Un constat terrifiant : alors que 22% de sa population est menacée de précarité, le Brabant wallon ne dispose pas d’un seul abri de nuit. Et ne compte que deux abris de jour dont Un toit Un cœur (UTUC), à Louvain-la-Neuve. C’est une situation unique en Wallonie, une indécence même : alors que l’on a recensé 900 personnes sans abri, dont 270 enfants, en 2023 dans le Brabant wallon (et encore sur 9 de ses 27 communes), la province est la seule à ne pas offrir une seule place en abri de nuit ! Comment l’expliquer ? « Sincèrement, je ne me l’explique pas » se désespère Stéphanie Seutin, coordinatrice d’UTUC. « Régulièrement, nous allons voir les autorités, la province, les communes et il ne passe… rien ! Il y a une absence totale de volonté politique d’agir sur une province très étendue, de Tubize à Jodoigne. Chaque année, nous demandons à la commune d’Ottignies-Louvain-la-Neuve un cadastre des bâtiments vides et l’activation d’un plan grand froid sans jamais obtenir de réponse. Il faut un abri de nuit mais nous ne pouvons porter cela avec nos deux équivalents temps plein et nos bénévoles qui, pour partie, sont des étudiants et étudiantes de kots-à-projets. » Selon Un toit Un cœur, une quinzaine de personnes dorment dans la rue dans cette commune, notamment dans les parkings de Louvain-la-Neuve. L’ASBL enregistre 3500 passages annuels en ses murs, soit une vingtaine de personnes par jour. Leur sont proposés un repas à 2€, une douche ou une lessive à 1€, des croquettes pour les chiens, des consultations et dépistages médicaux, des séances de sensibilisation aux addictions. UTUC a développé récemment un travail de mise en logement avec un bilan exceptionnel de 34 entrées en logement (public essentiellement) en un an. « Nous ne pouvons plus imaginer d’ouvrir la porte uniquement pour faire des jeux de société avec nos usagers et usagères alors que nous voyons des situations dramatiques. »

Les Semailles : la dignité d’une maison d’accueil

À Dinant, les Semailles accueillent une quinzaine d’hommes en difficulté. Leur objectif : assurer une transition entre la rue et un logement dans une région pauvre en emplois. Action Vivre Ensemble soutient le projet Peins ton quotidien. Créée par l’Abbé Roger Maldague, au départ pour les jeunes en difficulté à Dinant, l’association Les Semailles s’adresse désormais à toutes les catégories d’hommes en difficulté : « Principalement, des hommes ‘sans chez soi’ ou ‘mal-logés’ pour ne pas se cantonner à ceux qui vivent dans la rue. Ce sont des hommes d’âges divers, sortant d’institutions, de prison, d’hôpitaux, victimes d’expulsions. Souvent, ils ont été placés tout petits et il faut un peu tout leur apprendre. Pour beaucoup d’entre eux, la liberté et l’espace sont difficiles à appréhender après avoir été si longtemps dans un cadre très fermé » explique Géraldine David. « Notre but est d’accompagner et de mettre les hommes en autonomie pour qu’après neuf mois, ils puissent partir vers un logement. Un emploi, c’est très, très difficile dans la région. Alors, pour le public avec lequel on travaille, cela l’est encore plus. On a évidemment aussi un accompagnement post-hébergement. » Dans cette ancienne maison de repos, Les Semailles accueillent 15 hommes pour 9 mois. Qui, grâce à la créativité et la gentillesse de Melvin Vekeman, l’ouvrier-peintre de l’association, vont bientôt repeindre leur chambre. Peins ton quotidien, programme soutenu par Action Vivre Ensemble, c’est pour eux l’occasion de prendre conscience que c’est important d’avoir soin de son chez-soi, une façon de les préparer à s’occuper de leur propre logement.

deux personnes discutent
photo par CésarBurton-27

À Liège, les Infirmiers de rue accompagnent vers le logement

L’antenne liégeoise d’Infirmiers de rue accentue ses activités logement en se mettant en chasse de logements privés via les canaux classiques de la recherche immobilière. Son travail en rue a révélé l’immense risque de mortalité d’une partie de ceux et celles qui y vivent ! « La rue, ce n’est pas la liberté, c’est une prison. La vraie liberté, c’est pouvoir me laver, être chez moi, pouvoir cuisiner, manger, dormir quand je veux. Pouvoir disposer du temps, de l’espace, et de mon esprit, de mon corps et de mon âme sans que personne ne m’ennuie ». Luc a vécu neuf ans dans la rue à Liège. Avant de rencontrer Infirmiers de rue (IDR), association lancée à Liège en 2019 par deux infirmières. Depuis, IDR a relogé 14 personnes et 5 autres sont entrées dans un logement fin 2023. « Rapidement, raconte Doriane Lambrecht, assistante sociale, nous nous sommes aperçues que les soins en rue représentaient une approche limitée et qu’il fallait sortir les gens de la rue. Nous continuons à parler de ‘patient·es’ car notre travail de base est médical mais, désormais, l’idée de sortir les gens de la rue pour leur trouver un logement est une activité à part entière. » Hélène Capocci est la référente logement de l’association. Particularité de son travail : la prospection de logements privés. « Le premier contact, explique-t-elle, c’est lors de maraudes dans la rue. On travaille avec des personnes extrêmement vulnérables sur le plan de la santé, qui sont en rue depuis plus de trois ans. Ce sont clairement les personnes présentant les plus grands risques de mortalité en rue, celles qui ont besoin le plus urgemment d’un logement, celles aussi qui sont les plus éloignées du logement. Il faut du temps pour les accrocher : certaines personnes sont en rue depuis tellement longtemps qu’elles ne bougent plus, ne vont plus dans les associations. On choisit de leur parler petit à petit d’un logement. On met les personnes en ordre administrativement pour qu’elles aient un revenu, on considère alors qu’elles sont prêtes si elles sont d’accord. »

La campagne d’Avent

Home sweet home ?

Le droit au logement est inscrit à l’article 23 de la Constitution belge.

Avoir un toit pour s’abriter, une maison pour loger sa famille, un chez-soi convenable pour y vivre en sécurité est devenu un luxe pour tant de nos concitoyens et concitoyennes.

Les obstacles à l’accès à une habitation décente sont nombreux : pénurie de logements sociaux, discriminations au logement, non-encadrement des loyers, expulsions domiciliaires, logements laissés vides pour de la spéculation immobilière… Autant de facteurs qui fragilisent les personnes les plus pauvres à la recherche d’un foyer et qui ne peuvent dire Home sweet home : foyer, oh mon doux foyer !

Augmentation du nombre de personnes sans abri, explosion des loyers, expulsions domiciliaires, discrimination au logement, hyper-responsabilisation des personnes précarisées… comment expliquer une telle situation ? Quelles sont les alternatives ? Que disent-elles ? Quelles difficultés/défis rencontrent-elles ? Qu’ont-elles en commun ? Que dénoncent-elles ?

Ces questions ont fait l’objet de notre étude À bout de souffle. Parcours d’obstacles pour le droit au logement (voir p.١٥) et d’une campagne de sensibilisation et de collecte de fonds.

114 associations de lutte contre la pauvreté

En 2023, 114 associations de lutte contre la pauvreté en Wallonie et à Bruxelles ont reçu le soutien d’Action Vivre Ensemble. 150 dossiers ont été analysés et plus de 100 visites de terrain ont été réalisées auprès des associations, entre avril et juin par les permanent·es et les 60 volontaires membres des différentes commissions régionales d’Action Vivre Ensemble.
Chèque-consultance : chèque attribué pour disposer d’une mini-consultance technique et/ou stratégique auprès d’une agence-conseil en économie sociale (comptabilité, financement, stratégie, etc.)

Éducation permanente

L’action d’éducation permanente d’Action Vivre Ensemble se décline en trois thématiques.

1 « Pauvreté, violation des droits humains et réactions citoyennes » décrypte la question de la pauvreté, ses vécus, ses réalités et ses causes dans une perspective de respect des droits humains.

2 « Le rôle de l’acteur associatif dans la lutte contre la pauvreté » porte sur les dynamiques associatives actrices de changement par rapport aux réalités de l’exclusion et des inégalités sociales.

3 « La transition vers un autre modèle de société » identifie les alternatives au modèle dominant - comme les initiatives de la transition économique, sociale et écologique - et la façon de les mettre en œuvre afin de contribuer à la transformation de cette réalité.

1 Pauvreté, violation des droits humains et réactions citoyennes

Les animateurs et les groupes locaux d’Action Vivre Ensemble, en lien avec les associations de lutte contre la pauvreté soutenues, mènent un travail d’analyse sur les causes/processus/mécanismes à la base des situations de pauvreté et d’injustice sociale vécues par différents groupes de personnes.
couverture de la publication
Recherche Participative

Garder espoir, cultiver des germes d’espérance

Fruit du travail d’une dizaine de plumes différentes1, la recherche participative Garder espoir, cultiver des germes d’espérance s’interroge sur les raisons des crises que notre société traverse, qu’elles soient identitaires, climatiques ou sociales.

La première partie « Des constats inquiétants » a été élaborée sur la base d’une large recherche au sein de diverses sources écrites mais également puisées sur le terrain puisque les autrices et auteurs partis à la rencontre d’acteurs sociaux mais également de témoins du vécu ont recueilli leurs témoignages et visions. Comment comprendre les crises que nous traversons si nous n’allons pas chercher l’information auprès de celles et ceux qui les vivent de plein fouet ? C’est cette conviction qui a animé l’équipe tout au long de cet impressionnant travail de collecte.

La deuxième partie de la recherche participative porte sur les leviers d’action, « Ce qui nous porte et comment le mobiliser » au travers de trois dimensions : individuelle, pour l’énergie que chacun et chacune est libre de fournir à son échelle, collective, pour l’engagement collectif, et institutionnelle, pour l’action politique. Ce chapitre explore donc les germes d’espérance que nous avons en chacun et chacune de nous, au sein d’un groupe ou à un niveau politique, éléments essentiels pour lutter contre la morosité ambiante et resserrer des liens sociétaux, véritable antidote aux crises multiples… La recherche participative se termine sur une note positive grâce à sa conclusion justement nommée « Tout ne va pas si mal ! »

TODO note 1 Jacques Delcourt, Anne-Christine Ghysens, Jean-Jacques Lebailly, Marie-Christine Lothier, Henri Roberti, Isabelle Seny, Marie-France Tierny avec Catherine Daloze, Renato Pinto et Noémie Winandy

couverture de la publication
Étude

À bout de souffle. Parcours d’obstacles pour le droit au logement

L’étude À bout de souffle. Parcours d’obstacles pour le droit au logement se propose de comprendre les mécanismes du parcours d’obstacles auquel se réduit le droit au logement. La première partie est consacrée à un état des lieux de la situation du mal-logement en Wallonie, à Bruxelles mais aussi en Communauté germanophone. Loin d’être exhaustive, elle a pour ambition de comprendre et d’analyser les causes et conséquences de la crise du logement que nous traversons. Expulsions domiciliaires, discriminations, précarité énergétique, sans-abrisme, vacance immobilière… les sujets à explorer sont nombreux ! Le deuxième chapitre se concentre sur les différents acteurs du logement, qu’ils soient d’origine publique mais également citoyenne avec notamment la normalisation de l’habitat léger. Enfin, la situation de la femme au sein de cette problématique est explorée en bout de course… Car oui, il s’agit bien d’une course avec quelques gagnants mais surtout beaucoup de perdants.
Soirée-rencontre

Le logement, un droit pas un luxe

Une soirée de rencontre et de partage, le 1er décembre, à Bièvre, a rassemblé une soixa-ntaine de personnes du doyenné de Gedinne et aussi de Dinant, Namur, Libramont.

Deux associations bénéficiaires de la campagne 2023 - La Source (Bouillon) et Au Tour du cycle (Gedinne) - ainsi que Christine Mahy, secrétaire générale du Réseau wallon de lutte contre la pauvreté (RWLP) ont témoigné.

Elodie Haverland et Conny De Lange (Service d’insertion sociale La Source) ont détaillé leurs différentes missions : insertion sociale à partir du vécu de chaque personne, création de liens, accès au permis de conduire, titres-service, créativité, citoyenneté, visites culturelles, bibliocréativité, activités artistiques, jardinage, cuisine, nature, bien-être physique et psychique, estime de soi… pour des personnes qui ne sont pas encore aptes à chercher un emploi. L’aide financière d’Action Vivre Ensemble servira à appuyer un projet de création artistique pluridisciplinaire avec les bénéficiaires. Le public présent a ensuite eu l’occasion de regarder la vidéo de campagne d’Action Vivre Ensemble.

La troisième partie de la soirée a été animée par Christine Mahy, représentant le RWLP. Elle a évoqué et fait des liens entre de nombreuses thématiques : logement, climat, cohabitation (« statut cohabitant »), bénévolat, politique et préjugés.

Colloque

Droit au logement : une crise sans fin ?

L’équipe d’Action Vivre Ensemble Hainaut et ses volontaires ont rassemblé les nombreux acteurs liés à la thématique du logement lors d’une demi-journée de colloque sous le titre Droit au logement : une crise sans fin ?, le 23 novembre 2023, sur l’ancien site minier de Monceau-Fontaines. Étaient présents les collectifs pour le Droit au logement de Charleroi (DAL) et Solidarités Nouvelles, le Réseau wallon de lutte contre la pauvreté (RWLP) par l’intermédiaire de sa secrétaire générale, Christine Mahy, la société de logement social La Sambrienne, le Groupe Partenariat Logement (GPL), le Service Appui du CPAS, le Relais social de Charleroi, Relogeas, l’AMO Point Jaune, l’échevine du logement de la ville de Charleroi, le CEFOC, le Château des Hamendes et Action Vivre Ensemble. Voir le reportage sur telesambre.be

2 Le rôle de l’acteur associatif dans la lutte contre la pauvreté et dans la société

L’objectif d’Action Vivre Ensemble est aussi de renforcer les compétences des associations de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale au travers de moments de rencontre et d’échange d’expériences et de mettre en évidence l’importance du travail qu’elles réalisent au niveau local. C’est ainsi qu’Action Vivre Ensemble a organisé cette année 4 assemblées associatives qui ont regroupé quelque 189 personnes au total. Cette mise en réseau permet aux associations de mieux se connaître, de se renforcer.
Assemblée associative

À Bruxelles, le coût d’un chez-soi en constante augmentation

À Bruxelles, cette année, l’assemblée associative qui a eu lieu à la Maison de quartier Malibran, à Flagey, a rassemblé l’ensemble des acteurs associatifs de Bruxelles et du Brabant wallon et a démarré par une « conférence spectaculée » intitulée Dream House. Celle-ci, imaginée par Brigitte Grisar (Fédération des services sociaux) et Jacques Esnault, porte sur la question du droit au logement et permet de s’interroger. Le coût d’un toit sécurisant, d’un chez-soi augmente d’année en année. Le loyer devient ce monstre qui engloutit souvent la moitié du revenu. Des êtres humains sans abri, sans un toit, sans un chez-soi ! Comment est-ce possible ? À qui profite cette injustice ? S’en est suivi une présentation des enjeux de la question du logement sur lesquels ont débattu les associations invitées. Cette journée a été l’occasion pour les associations de se présenter les unes aux autres et de partager leurs expériences.
Formation

Volontaires Impliqués en Pauvreté

La pauvreté, l’exclusion sociale, la diversité sont des défis auxquels les volontaires sont confrontés dans différents secteurs. Comment tenir compte de ces enjeux complexes pour accompagner au mieux les bénéficiaires ? Action Vivre Ensemble organise les formations Volontaires Impliqués en Pauvreté pour leur permettre de développer une vision juste de la pauvreté et de renforcer la qualité relationnelle dans différentes situations.

Un module de formation a ainsi été proposé aux volontaires du Service social Liège (Laveu). Il assure l’accueil, l’écoute, l’accompagnement, le soutien de centaines de familles.

Résultats de la formation : les volontaires ont décidé de mettre en place un carnet de bord, d’élaborer et d’afficher une fiche avec les points d’attention pour les volontaires qui distribuent des colis alimentaires, d’élaborer et d’afficher un règlement de la distribution à destination des bénéficiaires.

3 La transition vers un autre modèle de société

Nous vivons une crise à multiples facettes qui porte atteinte à la dignité de chaque être humain, notamment dans ses relations avec les écosystèmes naturels, la société et le monde économique. De nombreuses initiatives de transition existent et se déploient dans notre société, elles portent les germes d’un nouveau paradigme de développement social, économique et environnemental. Comment faire en sorte que ces alternatives ne soient pas l’apanage d’une frange d’initiés, socialement et culturellement favorisés ? C’est un autre défi auquel répond Action Vivre Ensemble.
3 personnes devant une pleine verte
Formation

2e édition du week-end de formation sur la transition écologique et solidaire, une formule gagnante

Les 12, 13 et 14 mai a eu lieu la deuxième édition du week-end Juste Terre. Ce temps d’échanges et de formation sur la transition écologique et solidaire au cœur des Ardennes est organisé en collaboration avec une équipe de sept volontaires d’Action Vivre Ensemble de la province de Liège.

75 participants et participantes ont pris part à une conférence sur la transition juste avec Olivier De Schutter, rapporteur spécial des Nations unies sur l’extrême pauvreté et les droits de l’homme, et Céline Nieuwenhuys, secrétaire générale de la Fédération des services sociaux, un repas solidaire avec Noëlle Vliegen, maraîchère bio de Malmédy, une conférence gesticulée Conso en conscience avec Johanne Kyndt, divers ateliers (slam, découverte des plantes sauvages, fake news, méditation, menuiserie domestique, sobriété heureuse), des animations pour les enfants, des balades, une veillée autour du feu et du jazz.

« Nous sommes nombreux à partager le constat que les alternatives et la transition reculent depuis la crise covid. Il est bon de se retrouver entre personnes qui se posent des questions sur le monde, qui cherchent des alternatives, qui proposent des solutions et qui osent en expérimenter quelques-unes. »
–Benoît (32 ans)

« Ce que j’ai préféré, c’est la cohérence du programme et la mixité des participants et participantes. Il y avait des jeunes, des plus âgés et même des familles ! Et puis, il y a eu des intervenants et intervenantes de qualité qui proposent des pistes de solution à nos interrogations. La conférence gesticulée était particulièrement stimulante et concrète ! »
–Carmela (68 ans)

3 personnes discutents dans un champs

Rencontre Nord-Sud

Échange sur les enjeux liés à l’agroécologie à Bruxelles et au Brésil

En mars 2023, une visite des jardins potagers de la coopérative Vert d’Iris a été organisée avec Maria Moreira da Silva. Maria est responsable du secteur production du MST (Mouvement des travailleurs ruraux sans terre) pour l’État de Goiás. Elle a été menacée de mort à la suite de son engagement pour la défense des paysans et paysannes sans terre. Vert d’Iris est une coopérative à finalité sociale où l’on cultive légumes, fruits, aromates et fleurs comestibles qu’elle vend dans les filières courtes. Elle a pour vocation la création d’emplois dans les métiers de l’alimentation durable. Les potagers de Vert d’Iris International sont cultivés sans engrais chimiques ni pesticides.

La visite de la ferme avec Maria a fait émerger de nombreux points de convergence entre le travail de Vert d’Iris et celui du MST au Brésil. Ils ont pu se conseiller mutuellement des pratiques agroécologiques.

Les comptes

Produits

• Dons privés
781.056 €
• Paroisses et groupes
145.808 €
• Subsides publics
516.047 €
• Subsides privés
143.500 €
• Legs et autres recettes
4.097 €
Total 1.590.508 €
illustration des chiffres ci dessus
• 49 %
• 9 %
• 33 %
• 9 %
• 0 %

Charges

• Fonds pour les missions
1.255.524 €
• Fonds pour le support
357.280 €
Total 1.612.804 €
illustration des chiffres ci dessus
• 78 %
• 22 %

Destination des fonds pour les missions

• Programme lutte contre la pauvreté
630.960 €
• Programme éducation
372.530 €
• Programme plaidoyer
49.844 €
• Programme information
202.190 €
Total 1.255.524 €
illustration des chiffres ci dessus
•  50 %
•  30 %
•  4 %
•  16 %

Actifs

Immobilisations 378.633 €
Créances 46.313 €
Disponible 1.268.076 €
Total 1.693.023 €

Passif

Réserves 1.398.356 €
Dettes 294.667 €
Total 1.693.023 €

Action Vivre Ensemble est membre de Récolte de fonds Éthique asbl re-ef.be et adhère à son code de déontologie qui vous assure transparence dans l’utilisation des dons et droit à l’information.

Nos comptes et bilan sont audités et certifiés par le cabinet MAILLARD, DETHIER & CO, réviseur d’entreprises indépendant. Ils sont publiés sur le site internet de la Banque Nationale et sur le site internet de Donorinfo, (label Je donne en confiance).

Vous les trouvez également sur notre site internet.

logo Donorinfo
logo Bank Nationale
logo AERF

En 2023, Action Vivre Ensemble a consacré une part très importante de son budget à l’exercice de ses missions. La part des moyens consacrés aux missions est de 78% et celle aux supports de 22%. Dans les actions liées aux missions, le soutien aux projets de lutte contre la pauvreté représente 50% des charges, les actions d’éducation et de sensibilisation 30%, l’information et la collecte de fonds 16% et les actions de plaidoyer politique 4%.

À cause de l’inflation, les coûts de fonctionnement ont augmenté, ce qui a entraîné une année compliquée. Action Vivre Ensemble a néanmoins poursuivi un investissement constant dans ses missions. L’association a renforcé ses missions, notamment à travers un refinancement important du soutien aux associations. L’inflation s’est heureusement stabilisée fin 2023.

Action Vivre Ensemble a continué à s’adapter au contexte et à se réinventer pour renforcer les actions liées à son objet social à travers de nouvelles stratégies de recherche de financement, en étroite collaboration avec les instances.

Les recettes s’établissent à 926.864 €. On peut noter une belle réalisation en dons privés (621.056 €).

Les dépenses sont principalement orientées vers le soutien aux associations de terrain, suivies par celles d’éducation permanente en lien avec les problématiques de pauvreté et d’exclusion et par le travail d’analyse politique. Le restant des dépenses a été affecté aux activités d’information, à celles de récolte de fonds - ce qui nous permet de maintenir le lien avec les donateurs et donatrices, les sympathisants et sympathisantes - et aux frais de coordination et d’administration.

Merci aux donateurs et donatrices, sympathisants et sympathisantes, communautés paroissiales, écoles, groupes de solidarité, militants et militantes qui ont soutenu nos actions. Merci au Fonds Louise Liégeois qui soutient nos activités d’éducation.

Nous remercions chaleureusement la Fédération Wallonie-Bruxelles pour la confiance qu’elle accorde à notre association et pour son appui financier.

Une personne dans un magasin en train de ranger de la marchandise

Intégrité

L’importance qu’Action Vivre Ensemble attache à l’intégrité s’est concrétisée à travers l’engagement pris en 2018 en adoptant, en interne, un Code éthique et le document Politique de signalement et traitement des plaintes.

Rapport du Gestionnaire de traitement des plaintes

Le Gestionnaire de traitement des plaintes (GTP), en la personne de Maître Jacques Laffineur, avocat au Barreau de Bruxelles, est le garant du traitement des plaintes concernant l’intégrité depuis leur réception jusqu’à la convocation du Comité de traitement des plaintes (CTP) et la proposition d’un plan (confidentiel) d’action dont le GTP coordonne la mise en œuvre et rend compte dans un rapport d’enquête final.

Au terme de l’année 2023, aucun signalement ou plainte n’a été porté à l’attention du GTP.

couverture de rapport annuel 2023 d’Action Vivre Ensemble

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